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Méfiance et corruption : faut-il imposer la transparence ?

Publié le jeudi 23 juillet 2020 . 4 min. 24

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Notre société hyperconnectée et surinformée rend irrésistible notre désir de transparence. Que ce soit en politique, dans les affaires privées ou publiques, le besoin d’avoir accès à l’intégralité de ce qu’il est possible de savoir se fait sentir dans à peu près tous les domaines. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette tendance.


La première relève du principe de précaution dans une société qui rêve d’atteindre le risque zéro. Pour conjurer les catastrophes et prévenir les pénuries, quoi de plus normal que d’astreindre l’ensemble des acteurs publics et privés à une totale transparence ?


La seconde raison repose sur une conviction exprimée dès le XIX siècle par Lord Acton: « Tout pouvoir tend naturellement à corrompre et tout pouvoir absolu corrompt absolument ». Autrement dit, plus un dirigeant incarne un pouvoir fort et plus il lui sera difficile de résister durablement aux abus de pouvoir et à la tentation de commettre des actes délictueux. Bien que caricaturale, cette conviction est réaffirmée à chaque fois qu’un dirigeant de premier plan faillit à son devoir de probité et d’exemplarité.


La troisième raison est une certitude selon laquelle la délinquance en col blanc a historiquement bénéficié d’une relative impunité devant la justice. Et lorsqu’il y avait condamnation, des aménagements de peines favorables étaient souvent accordés.


La quatrième raison s’appuie notamment sur les travaux de Pierre Bourdieu et concerne la reproduction sociale des élites. Une reproduction qui fait s’interroger sur la proportion de celles et ceux qui réussissent professionnellement grâce notamment à leur héritage culturel et à certains privilèges sociaux.


A elles seules, ces quatre raisons suffisent à alimenter une croyance en plein essor, croyance qui veut que la confiance envers celles et ceux qui nous dirigent ne soit envisageable qu’à la stricte condition d’une absolue transparence de leurs faits et gestes ainsi que ceux de leur entourage direct.


Mais est-ce aussi simple que ça et surtout est-ce vraiment souhaitable ? Peut-on raisonnablement penser que la transparence totale est vertueuse au point d’exalter la confiance au sein d’une société et briser ainsi le mur de défiance qui s’est construit entre le peuple et ses institutions ?


En fait, rien n’est moins sûr. Comme aime à la rappeler mon éminent collègue François Dupuy, le contraire de la confiance ce n’est pas la défiance… mais bien la transparence !


Si j’ai réellement confiance en quelqu’un, ai-je vraiment besoin de tout connaitre de son histoire et de ses agissements ? Certainement pas. Voilà qui fait dire au sociologue Georg Simmel que la confiance est une espérance de fiabilité, un pari qui repose sur des bribes d’informations.


En revanche, si pour une raison ou une autre le doute s’installe, c’est fou ce que le besoin de preuves se fait sentir, un besoin qui peut d’ailleurs aller jusqu’au voyeurisme. C’est donc parce qu’on ne fait pas confiance que la transparence devient une exigence.


Alors, celles et ceux qui appellent de leurs vœux une société de la confiance, doivent accepter l’idée de ne pas tout savoir. Cela ne veut pas dire qu’il faut faire une confiance aveugle à celles et ceux qui nous dirigent. Car, à l’instar de l’amour, la confiance a aussi besoin de preuves pour exister. Il est donc légitime d’exiger d’être raisonnablement informé, mais par des sources fiables, capables de hiérarchiser et de mettre en perspective les données et les informations.  

 
A l’arrivée, l’impératif de la transparence absolue est une tyrannie qui ne garantit ni la confiance ni la pertinence des inférences. Mais l’absence totale de transparence est le terreau fertile du totalitarisme car comme le suggère Platon dans l’anneau de Gygès, il est peu probable qu’un dirigeant devienne plus vertueux s’il peut intégralement échapper au regard d’autrui.


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